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La rentrée 2013 à Marseille

30/12/2013 -

Si c’est Jean Contrucci qui a remporté le Prix des Marseillais 2013 avec son roman historique La vengeance du Roi-Soleil, l’année 2013 s’est davantage prêtée à l’exercice du livre - voire du "beau livre" - sur Marseille plutôt qu’au roman "marseillisant". Tout a commencé en 2012 avec le pavé de Gilles Rof et (à nouveau) Jean Contrucci Marseille Culture[s] et le petit format historique de François Thomazeau, Marseille, quelle histoire. Le ton était donné. En 2013, année durant laquelle la ville était "capitale culturelle européenne" (faut-il le rappeler ?) écrire sur Marseille était pour les auteurs du cru - et les éditeurs d’ici et d’ailleurs - une sorte de devoir... Revue d'effectifs.
Il y a d'abord ceux qui racontent Marseille
Les premiers à ne pas avoir échappé à cette Marseille-mania ont été les politiques, et tout particulièrement trois d’entre eux qui, un an avant l’élection municipale, y sont allés de leur couplet sur Marseille: Samia Ghali (La Marseillaise), Marie-Arlette Carlotti (Marseille ma capitale) et Patrick Mennucci (Nous les Marseillais). A l’actif de ces trois personnalités, on notera que ce sont des livres plus proches d’odes autobiographiques à Marseille que de déroulés de programme. Un bon point pour eux. Dans un registre finalement plus politique, le livre du journaliste Xavier Monnier Marseille ma ville, qui tente de décrypter les dysfonctionnements dans la gestion de la cité. Pour la comprendre on lui préfèrera finalement celui du géographe Boris Grésilllon sorti en 2011, Marseille Provence 2013 un enjeu "capitale", voire - car ils plongent plus froidement que Monnier dans les plus sales dessous de la cité - le Marseille mafias de José d’Arrigo ou le Marseille Connection de François Missen. Ou encore, car il donne un point de vue à la fois historique et actuel des plus complets, Marseille histoire d’une ville, un beau livre aux textes réfléchis dirigé par le professeur Régis Bertrand, qui possède son pendant plus populaire avec le Marseille pour les Nuls, dirigé par le sociolinguiste, chroniqueur radio et éditeur à ses heures, Médéric Gasquet-Cyrus, qui se trouve être un ouvrage beaucoup plus profond que ce que son titre laisse entendre.
Puis il y a ceux qui veulent montrer Marseille
Moins ambitieux dans leur propos mais davantage dans leur visuel, un certain nombre de livres profitent aussi de cette année durant laquelle Marseille est "en vitrine" pour tenter d’en montrer les plus belles images. Dans cette optique, on ne peut pas échapper aux calanques ; dernier en date des livres sur le sujet, Calanques Marseille Cassis La Ciotat, de Florent Favier (textes) et Philippe Richaud (photos). Les ouvrages des photographes Camille Moirenc (Marseille la métropole) et Gilles Martin-Raget (De Marseille en Provence) sont bien sûr aussi d’actualité pour qui souhaite contempler de belles images de la ville et de la région. Plus ébouriffant, Quand les archéologues redécouvrent Marseille, de Marc Bouiron et Philippe Mellinnand. Et n’oublions pas les nombreux ouvrages nostalgiques, parmi lesquels on signalera tout spécialement le Marseille de mon enfance, de Jacques Sayagh.
Et ceux qui tentent de l'expliquer
On entre in fine dans la catégorie des livres spécialisés sur une thématique ou l’autre. Il y en a beaucoup et trop pour les citer tous. Gardons à l’esprit le tome 2 du Goût des Marseillais, qui met en valeur de belle manière la gastronomie locale, le M.A.R.S. de Julien Valnet qui creuse le filon du rap made in Mars, ou encore les Empreintes italiennes de Stéphane Mourlane et Céline Regnard, à la fois nostalgique, historique et très élégant. Et pour conclure quatre livres qui chacun à leur manière tentent une explication de Marseille. Marseille’s Burning de Cédric Fabre ambitionne de décrypter l’ambiance de la ville par le polar, ce n’est pas nouveau ici mais le genre avait tendance à légèrement se tarir. Massalia Blues, de Minna Sif, traverse la Méditerranée pour mieux percevoir une partie des racines marseillaises. Et puis il y a les deux ovnis : Marseille amor, d’Emmanuel Loi, qui suit les traces d’un enquêteur plus ou moins sociologue à travers tous les quartiers de la cité dans un roman patchwork déconstruit mais éclairant et Marseille, une biographie, un "roman" de François Thomazeau, dont l’héroïne est Marseille, dont il tente de décrypter et faire vivre l’âme millénaire en se campant sur l’oppidum de Saint-Marcel... Les deux sont uniques...
Patrick Coulomb

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