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Serge Scotto, drôle de Chinois...

03/12/2018 -

Serge Scotto quitte momentanément Pagnol, tout au moins son adaptation en BD (dont il cosigne, volume après volume, l’intégrale), pour se consacrer à son écriture de romancier. Presque de fabuliste. Et le voici qui nous fait vivre des Asiatiques au pays des lavandes. Tout un village en crise et l'histoire qui se cristallise entre un vieux paysan et un jeune Cambodgien (car, non, en fait, ils ne sont pas Chinois, les Asiatiques en question). On reprend : dans une campagne provençale cousine de celles dépeintes par Giono (et surtout par Pagnol), Serge Scotto, qui aime bien la campagne (comme le prouvait son premier roman publié, en 2000 chez L'écailler, Le crapaud qui fume) s’intéresse à la question de l’immigration, qu’il illustre par une fable intemporelle (passéiste, diront certains), celle de la relation entre un vieux paysan, donc, et un jeune immigré (en tout bien tout honneur, le sujet est ici l’accueil de l’Étranger, rien d’autre). Le vieux provençal, Antoine, et l’enfant cambodgien, Vitya, vont se comprendre et être touchés par une émotion mutuelle dès le premier regard. Avec des mots simples, des personnages classiques du roman de terroir (le maire, l’instituteur, etc, manque que le curé), Serge Scotto se paie le luxe de donner une sorte de leçon de savoir vivre, ou de savoir accueillir. Dans la Provence "éternelle", ce n’est pas si facile. Mais mêmes les durs à cuire les plus xénophobes ne résistent pas au sourire d’un enfant. En creux, dans ce village provençal d’hier, rétif aux changements, Serge Scotto dessine la nécessité du vivre ensemble d’aujourd’hui. Et en plus, il va faire pleurer dans les chaumières.

> pour Words from Mars > Biagio LaMarca
"Des Chinetoques en Provence", par Serge Scotto, roman, chez jmdesbois éditeur, 120 pages, 13,90 euros.

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