L'hyver sera rude

12/01/2018 -

Hyver avec un y, oui, ce n'est pas une faute de frappe et c'est bien ainsi que Fabrice Papillon orthographie le mot dans son roman Le dernier Hyver, paru il y a quelques semaines chez Belfond (et dont on vous avait déjà touché un mot ici). Un roman captivant, dans le registre des thrillers ésotériques façon Da Vinci Code ou à la manière de l'auteur portugais Jose Rodrigues Dos Santos, mais avec un petit truc en plus, serait-on tenté d'écrire. Parfaitement maîtrisé en termes de rythme et de style, Le dernier Hyver se retrouve surtout être un roman dans l'air du temps, car il traite d'un sujet d'actualité : les rapports homme-femme. Dans le roman de Papillon, cela va même nettement plus loin, il nous retrace une longue histoire qui part de l'Antiquité pour aboutir au milieu du XXIe siècle, et au cours de laquelle agissent des personnalités scientifiques et historiques, dont les interactions nous donnent une autre lecture d'un certain nombre d'événements et de phénomènes. Certes, il y a un fond de complotisme là-dedans, en ce sens qu'il y est aussi question de sociétés secrètes et de mystères à révéler, mais le lecteur - ou la lectrice - avide d'histoire grandioses rondement menées y trouvera son compte, très largement. Jusqu'à être déboussolé par un final qui explose les codes (tout au moins ceux de la littérature mainstream). Et il y a fort à parier que ce dernier "hyver" ne soit que le "printemps" d'un nouvel auteur à succès...
Paul Hardman

"Le dernier Hyver", par Fabrice Papillon, chez Belfond, 624 pages, 21,90 euros.